Le souverain du désert
EAN13
9782280848466
ISBN
978-2-280-84846-6
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Création pour reprise (2849)
Dimensions
17 cm
Poids
84 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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Le souverain du désert

De

Harlequin

Création pour reprise

Indisponible

Autre version disponible

Prologue

Comment un souverain devait-il s'y prendre pour demander un service ?

Dans la cour du palais royal, le cheikh Sharif Fehr alla cueillir une rose, laissant la tige entière sur la plante. Puis, il contempla le bouton à demi ouvert au creux de sa main. Sur sa peau, les pétales rouges semblaient plus pâles. Dans ce pays soumis à la chaleur désertique, les roses étaient une espèce particulièrement difficile à cultiver. Aussi leur rareté augmentait-elle leur beauté.

Alors... Comment un souverain était-il censé demander de l'aide ? Et surtout, obtenir ce qu'il voulait ?

La réponse s'imposa à lui. Evidente. Et d'un geste méticuleux, il déchira le premier pétale, qui se flétrit entre ses doigts.1.

Les talons plats des ballerines de Jesslyn Heaton résonnèrent dans le long couloir, comme elle quittait le secteur administratif du bâtiment.

C'était le dernier jour d'école. Tous les élèves étaient déjà rentrés chez eux pour déguster le traditionnel goûter de fête arrosé de punch. Jesslyn n'avait plus qu'à fermer sa salle de classe pour tout l'été.

— Vous partez en voyage, cet été, mademoiselle Heaton ? s'enquit un adolescent de sa voix cassée par la mue.

Jesslyn sourit et leva les yeux de la liasse de courrier qu'elle venait de prendre dans son casier.

— Aaron... Tu ne devrais pas être déjà parti ? Les cours sont terminés depuis quelques heures.

Les taches de rousseur du jeune garçon disparurent, comme il devenait cramoisi.

— J'avais oublié quelque chose, marmonna-t-il en fourrageant dans son sac à dos pour en sortir un petit paquet blanc orné d'un ruban de gaze violette. C'est pour vous...

— Un cadeau ? s'étonna Jesslyn en souriant, avant de caler le courrier sous son bras pour défaire délicatement l'emballage. C'est vraiment une charmante attention, Aaron. Mais il ne fallait pas ! Nous allons nous retrouver l'an prochain, et...

— Non, je ne serai plus ici, coupa-t-il en ajustant les bretelles de son sac sur ses épaules. Nous allons déménager cet été. Mon père a obtenu sa mutation de retour aux Etats-Unis. Nous allons à Anchorage, je crois.

Il y avait six ans que Jesslyn enseignait dans ce petit collège privé des Emirats Arabes Unis, mais elle n'était jamais parvenue à se faire au brusque départ des élèves, dont les parents, travaillant souvent pour une administration internationale, étaient transférés ailleurs au bout de deux ou trois ans.

— Je le regrette Aaron, soupira-t-elle. Sincèrement.

Il haussa les épaules et fourra les mains au fond de ses poches.

— Vous pourrez peut-être faire passer le message aux autres élèves ? Pour qu'ils m'écrivent des e-mails ?

Sa voix s'était brisée. D'émotion, cette fois. Jesslyn perçut sa détresse. Ces enfants étaient soumis à rude épreuve. Sans cesse déracinés, ils devaient se bâtir une nouvelle vie et l'abandonner sitôt qu'ils s'étaient fait des amis.

— Bien sûr, répondit-elle avec chaleur. Tu peux compter sur moi.

Reportant son attention sur le paquet, elle découvrit un foulard de soie bleue qu'elle déplia avant de le passer autour de son cou. Il avait la couleur du ciel de Sharjah au printemps.

— C'est ravissant, Aaron. Je suis touchée... Merci, murmura-t-elle en l'embrassant sur les deux joues.

Visiblement gêné, il répondit par un modeste hochement de tête avant de faire demi-tour et de disparaître en courant vers la sortie.

Après son départ, Jesslyn resta longuement immobile au milieu du couloir. Puis, elle se rendit dans sa salle de classe et balaya la pièce déserte du regard.

Dire qu'une nouvelle année scolaire venait de s'achever... Elle avait l'impression d'avoir découvert la liste des élèves la veille, et se rappelait comment elle avait appris chaque nom par cœur avant le jour de la rentrée... Maintenant, ils étaient partis, et elle avait deux mois de vacances devant elle. Elle était libre.

Enfin, elle le serait quand elle aurait accompli une dernière tâche : laver les tableaux. Ce n'était pas vraiment sa corvée favorite.

Vingt minutes plus tard, elle allait jeter l'éponge au fond du seau et quitter la pièce, quand elle entendit frapper à la porte.

— Vous avez un visiteur, mademoiselle Heaton, lança M. Maddox, alors qu'elle se retournait vers lui.

Elle fronça les sourcils devant le visage perplexe du directeur, qui s'écarta pour céder le passage à...

Non, ce n'était pas possible !

Le cœur battant soudain avec violence, elle contempla, stupéfaite, la haute silhouette de Sharif Fehr qui se tenait sur le seuil.

Ou plutôt, du souverain Sharif Fehr.

Serrant convulsivement l'éponge entre ses doigts, elle entendit à peine l'eau ruisseler dans le seau.

Sharif. Sharif était ici.

Et elle sentit l'adrénaline circuler à toute vitesse dans ses veines.

Le directeur s'éclaircit la gorge et reprit :

— Mademoiselle Heaton, j'ai l'immense plaisir et l'insigne honneur de vous présenter le plus généreux donateur de notre école, Son Altesse Royale...
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