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    5 janvier 2012

    Transport et septième ciel !

    Ce livre se compose de courts récits "Métro Ciel" et "Vague Conjugal".
    Décidément, je collectionne les découvertes en ce début d'année. Claire Fourier est née à la pointe du Finistère, ce livre est son premier ouvrage. Il date de 1996. Disons-le tout de suite, ce livre a un gros défaut, il est trop court, à peine cents pages, mais quelle qualité d'analyse et de narration!
    "Métro Ciel" ou comment le métro transporte au septième ciel et plus encore.
    Une femme écrit une lettre à un ami ( ou peut-être plus?), elle y raconte une relation adultère qu'elle a eu une semaine plus tôt, et sa découverte de la passion avec un P majuscule.


    Ce lundi matin, elle prend machinalement la clé d'un pied à terre qu'elle possède rue Raspail, elle part de chez elle, prend le métro à Saint Mandé Tourelles, elle a différentes choses à faire sur Paris, mais pas de plan établi. Une fois installée, elle regarde machinalement ses voisins, et là un regard l'hypnotise. Elle tente de résister, mais rien n'y fait, elle est subjuguée, ne voit plus rien des stations qui défilent. La place en face d'elle se libère, l'homme s'y glisse, le contact devient charnel. Alors nous suivons, tel un témoin consentant et attentif, la progression de leur aventure, de leurs ébats et de ce moment de pur bonheur. Mais la vie de tous les jours reprend le dessus.
    "Vague conjugale" commence dans la douceur! : "Cette fois il ne va pas louper sa dose de chevrotine. Qui? Mon mari!"
    On pressent quelques problèmes de couple, et cela se confirme. Le récit pourrait s'appeler 'L'éloge de l'amant" tant celui-ci est magnifié , évidement au détriment du mari. Cette femme est en manque plus de tendresse et d'attention que de sexe, à mon goût. Mais la description qu'elle donne de son mari et son comportement ne peuvent la satisfaire. Un récit cru, qui parfois en fait trop, mais qui donne aussi à réfléchir, nous les hommes sommes loin d'être dans la vie quotidienne exempts de tout reproche!
    Un femme Gabrielle, la cinquantaine, mariée et mère de trois enfants, succombant à un coup de foudre, qui changera sa vie, qui peut-être restera sans suite mais qui éprouve le besoin d'en parler à quelqu'un, de partager ce bonheur absolu.
    La même femme se lance dans un règlement de compte et des comparaisons peu amènes entre maris et amants!
    Mais peut-on comparer le rôle des deux?
    La parole ici est donnée aux épouses, les hommes sont des ombres, au mieux des amants, un ancien qui sert de correspondant et au pire un mari qui ne fait plus, telle l'hirondelle, le printemps.
    Une magnifique écriture, disséquant les moindres faits et gestes de cet homme et cette femme dans ce métro. Elle analyse également les sentiments de cette femme qui le dit elle-même, est "prise en otage par ce regard" .
    Le second récit est lui écrit d'une manière toute différente, quasiment tout est dit dans un long monologue d'une phrase de 18 pages! L'analyse est plus féroce encore, ne laissant aucune chance à l'époux décrit ici comme, excusez- moi l'expression, un « peine à jouir »!)
    Une découverte qui je pense ne restera pas sans suite.