- EAN13
- 9782877042291
- ISBN
- 978-2-87704-229-1
- Éditeur
- "Éditions Unes"
- Date de publication
- 06/05/2021
- Nombre de pages
- 233
- Dimensions
- 21 x 15,2 x 2,7 cm
- Poids
- 456 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Cette édition rassemble l’intégralité des poèmes publiés par Jean-Louis Giovannoni entre 1981 et 1991. Le Visage volé, petite plaquette de 16 pages, premier livre publié par les Editions Unes naissantes, est aussi le premier livre publié par l’auteur depuis son inaugural Garder le mort en 1975. Comme si ce livre impossible – et son succès – l’avait placé dans l’impossibilité de publier à nouveau, malgré une pratique régulière de l’écriture, entre proses, fragments et poèmes, restés confinée à ses carnets. Durant cette décennie, marquée aussi par la publication de fragments (Les mots sont des vêtements endormis en 1983 et Ce lieu que les pierres regardent en 1984), la poésie occupe la place centrale de l’œuvre de Giovannoni.
Dans ces poèmes qui embrassent plus de dix ans d’écriture, dans ce monde de « chambres intérieures », les fenêtres sont ouvertes mais le regard est aveugle. Poésie aérienne de l’enfermement, dédale de murs mouvants d’où des mains, des visages affleurent à la surface, se fondent dans la multitude indécise, et disparaissent, étouffés de mouvements. Les corps cherchent un passage, à tâtons se heurtent à la limite : leur propre extrémité, le point de friction du monde. On perd le pays, le sol, l’appui. La réalité est un visage qui s’effrite, qui s’effondre, miettes de verre brisé.
La poésie de Giovannoni est une langue des signes, où le corps n’a d’autre consistance que celle de ses propres mouvements, oublis successifs, pertes successives, bras qui s’agitent frénétiquement vers l’autre pour se comprendre ; volière sans envol de gestes qui vus de loin semblent désordonnés, archaïques, fous, et s’annulent et se perdent en eux-mêmes. Poèmes en forme de digue face à la submersion du monde, au déferlement des incarnations, des choses impossibles à contenir. On se jette, comme des pierres, le plus loin possible dans le vide qui nous réduit au silence. Une chute pour s’ouvrir au monde, et dans ce vertige on ferme les yeux sur ce qui se ferme en soi et continue de bruisser après notre passage. Des agitations de cicatrices ; chaque mot provoque un deuil, chaque pas une disparition, chaque regard des aveuglements dans la nuit.
Le seul pays à retrouver, le seul monde à peupler ce serait le langage. La parole insaisissable, fluctuante, en permanente recomposition. Une poésie d’appels le plus souvent sans réponse, sans même d’échos. Tout se tient dans l’équilibre inquiet entre confirmation et submersion. On ne peut être sans partir, on ne peut être sans quitter. Et plus on est présent, plus on s’éloigne, en allant vers soi-même on s’éloigne ; on laisse les visages volés dans son dos.
Dans ces poèmes qui embrassent plus de dix ans d’écriture, dans ce monde de « chambres intérieures », les fenêtres sont ouvertes mais le regard est aveugle. Poésie aérienne de l’enfermement, dédale de murs mouvants d’où des mains, des visages affleurent à la surface, se fondent dans la multitude indécise, et disparaissent, étouffés de mouvements. Les corps cherchent un passage, à tâtons se heurtent à la limite : leur propre extrémité, le point de friction du monde. On perd le pays, le sol, l’appui. La réalité est un visage qui s’effrite, qui s’effondre, miettes de verre brisé.
La poésie de Giovannoni est une langue des signes, où le corps n’a d’autre consistance que celle de ses propres mouvements, oublis successifs, pertes successives, bras qui s’agitent frénétiquement vers l’autre pour se comprendre ; volière sans envol de gestes qui vus de loin semblent désordonnés, archaïques, fous, et s’annulent et se perdent en eux-mêmes. Poèmes en forme de digue face à la submersion du monde, au déferlement des incarnations, des choses impossibles à contenir. On se jette, comme des pierres, le plus loin possible dans le vide qui nous réduit au silence. Une chute pour s’ouvrir au monde, et dans ce vertige on ferme les yeux sur ce qui se ferme en soi et continue de bruisser après notre passage. Des agitations de cicatrices ; chaque mot provoque un deuil, chaque pas une disparition, chaque regard des aveuglements dans la nuit.
Le seul pays à retrouver, le seul monde à peupler ce serait le langage. La parole insaisissable, fluctuante, en permanente recomposition. Une poésie d’appels le plus souvent sans réponse, sans même d’échos. Tout se tient dans l’équilibre inquiet entre confirmation et submersion. On ne peut être sans partir, on ne peut être sans quitter. Et plus on est présent, plus on s’éloigne, en allant vers soi-même on s’éloigne ; on laisse les visages volés dans son dos.
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