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    14 mars 2023

    Troisième et ultime tome des aventures de Max Mingus, après l'excellent Tonton Clarinette et le décevant Voodoo Land. Ce Cuba Libre est entre les deux et nettement plus proche de Tonton Clarinette que de l'autre. J'évoque tout de suite les choses qui m'ont déplu et je pourrai dire ensuite tout le bien que je pense de ce polar. Tout d'abord, il est un peu long et la cavale de Max obligé de quitter La Havane avec Benny, un prostitué est très longue, trop longue. Dans cette même partie, on ajoute que Benny parle -beaucoup- avec l'accent cubain censément reproduit par des mots mal orthographiés qui alourdissent le texte et la lecture ("Qui est le Noir qui est mort ? Il ont dit qué loui esse exilio americano"), et beaucoup de propos sont tenus et écrits en espagnol sans traduction... dur pour un lecteur qui a fait allemand en seconde langue.

    Ceci dit, je retrouve tout ce qui m'avait plu dans le premier tome : Max Mingus semble à la dérive et ne comprend pas tout ce qui se passe, il est plongé dans un monde qui n'est pas le sien. Lui le type qui a toujours vécu à Miami se retrouve à Cuba, dans un pays pauvre, avec des gens en grande difficultés. Peu de voitures ou des épaves, du marché noir, des logements et des hôpitaux insalubres, de la prostitution... Une police omniprésente ce qui n'arrange pas le travail de Max. Et Haïti qui le hante toujours, qui est en lui depuis Tonton Clarinette et présente dans le livre, avec ses rituels vaudous eux-aussi présents tout au long de la trilogie.

    Puis Max ne parvient pas à relier la mort de Joe avec sa recherche de Vanetta Brown et ce qu'il trouve à Cuba l'embrouille encore davantage. Bref, le mélange de tout cela donne un polar particulièrement réussi, avec un personnage principal et un contexte marquants, de ceux que l'on conseille et prête : mon exemplaire de Tonton Clarinette est revenu à la maison après quelques années d'errance ici ou là...