Une BD passionnante et magnifique sur différentes initiatives prises par des paysans ou des néo-paysans pour revenir à un modèle d'agriculture plus vertueux, sans une surexploitation des terres, détruites à coup d'insecticides, de parcelles immenses qui consomment énormément d'eau, sans un seul buisson ou arbre à la ronde. Ici, on remet les vaches dans les pâturages et les arbres dans les champs pour produire de l'ombre, garder l'eau, nourrir la terre, on célèbre les vers de terre et tout cet écosystème aussi fragile que nécessaire, pour éviter de laisser derrière nous un champs de ruines.
Des petits cailloux, qui, on l'espère, feront de beaux ricochets. Et vous retrouverez dans cet album deux initiatives locales dont la ferme de la Tournerie de Coussac-Bonneval !

Aurélie

Ce texte est d'une rare puissance. Poétique, littéraire et dans ce qu'il dit du corps des femmes.
Dans une première partie, une femme est enfermée pour avoir subi une fausse couche. Dès lors le texte épouse l'enfermement, se fait porte de prison, et l'on étouffe de cette "justice" inique et de cette dépossession. Puis, un autre texte s'ouvre, les personnage ne sont nommés que par leur rôle. Comme une dystopie, comme si on voulait mettre de la distance ou rendre universelle cette histoire. Car elle est commune, elle est passée, actuelle et future et elle est partout, c'est l'histoire de la manière dont les femmes sont dépossédées de leurs corps, ce qu'on leur oblige à faire ou ne pas faire, ce qu'on décide pour elles, ce qu'elles subissent.

Un texte qui devient manifeste et révolte. Pour que le Murmure se transforme en CRI !

à lire absolument !

Aurélie

Louise Erdrich, autrice multiprimée, très engagée dans les droits des populations autochtones et propriétaire d'une librairie, nous surprend à chaque roman. Certes, elle a des thèmes de prédilections ou plutôt des engagements, des combats, qu'elle continue de mener de livre en livre. Mais elle le fait de manière sans cesse renouvelée.

Ici, on va suivre une histoire singulière, celle de Tookie qui après avoir fait un peu de prison, est employée dans la librairie de Louise Erdrich. Elle pensait être tranquille jusqu'à ce que le fantôme d'une cliente revêche, décédée récemment, se mette à hanter les rayons.

Dans le même temps, une épidémie vient tout figer et sème la panique, et bientôt un drame, le meurtre de George Floyd, vient embraser une partie de l'Amérique.

Dans un même roman, elle mêle l'histoire intime et la grande Histoire, les moments tendres, drôles et les grandes angoisses qui traversent notre société. Complètement fascinant !

Aurélie

De Sorj Chalandon on connaît son talent de conteur, sa manière de nous raconter des histoires, souvent terribles mais d'y placer au cœur, un feu humain, une main tendue.

C'est le cas dans ce roman qui raconte la dureté, la violence d'un bagne d'enfant sur une île bretonne, dans les années 30. Ils sont nombreux placés là, orphelins, abandonnés, coupable de vols, de violences, détenus dans des conditions misérables, victimes de violences de la part des surveillants, mais terribles entre eux aussi. Un soir, une faille et c'est 56 gamins qui vont se retrouver dans la Nature, mais sur une île difficile de se cacher bien loin, d'autant que les habitants ne ménagent pas leur peine pour les récupérer contre une rançon !

Un seul saura échapper à cette battue. C'est son histoire que Sorj va nous raconter !

Bouleversant.

Aurélie

Pourquoi Leonor De Recondo, autrice talentueuse et violoniste tout aussi virtuose, a-t-elle attendu si longtemps pour écrire dans un roman toute la magie et l'exaltation de son art ?

Elle le fait à travers l'histoire d'Ilaria, une enfant élevé à la Pieta de Venise, devenue copiste de Vivaldi et violoniste passionnée. Nous apprendrons son histoire, ses amitiés avec Prudenza et surtout son histoire d'amour avec le frère de son amie. Un roman sensuel et charnel qui met tous les sens en éveil. On perçoit cette lumière particulière des lieux clos, les sons des instruments, des voix dans le chœur des jeunes filles, ces odeurs d'encens, une odeur de brûlé suave et doucereuse, mais aussi le toucher de l'instrument, des cordes, de l'archet et celui des mains et des peaux.

Une véritable exaltation poétique !

Aurélie