Ce qui gît dans ses entrailles
De Jennifer Haigh
Traduit par Janique Jouin-de Laurens
Éditions Gallmeister
Recommandé par Etienne
Une GRAND roman américain qui raconte un écosystème, une communauté mise à l'épreuve d'une chimère.
Le revers de la médaille est peu reluisant !
Recommandé par Pierre
"Lorsqu’il rencontre Sophie, c’est comme si elle illuminait subitement le monde. Avec elle, le passé moche s’efface : l’adolescence morose, les foirages amoureux, la sensation de n’être nulle part à sa place, les cris à la maison ... Même le quotidien semble prendre de la distance : le travail idiot, l’ennui, la ville grise dans la province à l’abandon. Quand il s’observe dans le miroir, il semble que Sophie l’illumine, lui aussi. Mais le temps passe, la romance s’effiloche, et on dirait que ça n’a cessé de germer, comme une plante toxique : la laideur, revenue au galop. Une laideur qui s’appelle violence. Qui est partout et emporte tout, autour et dedans surtout. Baisse ton sourire est l’histoire de cet embrasement. L’histoire de cet anéantissement. "
Exercice délicat, "Baisse ton sourire" est l'histoire d'une lente déliquescence, d'une inexorable plongée vers le pire. Exercice périlleux que celui de s'atteler à décrire ce qui se passe dans la tête d'un homme violent, d'un homme malade. Surtout que, sans complaisance, sans jamais excuser son personnage, l'auteur parvient à nous faire douter. Dit il vrai ? Est elle réellement si terrible ? Peut importe, il n'y a qu'une victime.
"baisse ton sourire" dérange, il occupe l'esprit longtemps après la lecture.
Exercice délicat donc,mais fort réussi.
Ne pas passer à coté de ce titre ! Pierre
Lilas rouge, la première partie du diptyque Lilas rouges - Lilas noirs est une saga familiale historique se déroulant sur une période de 70 ans, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, en Autriche. Ancien chef du parti nazi local, Ferdinand Goldberger doit fuir son pays. Il s'installe dans le canton voisin avec sa fille et négocie l'achat d'une ferme. Désormais, il sera paysan et sa descendance également.
Mais la famille semble être frappée par une malédiction. "Pour les fautes des pères, les enfants seront frappés jusqu'à la troisième et la quatrième génération."
L'intrigue repose sur deux points forts, le soin porté à la densité psychologique des nombreux personnages de cette histoire, le développement d'un sentiment d'immersion dans une nature sans cesse travaillée par l'homme et confinant au sublime. Pour le reste, c'est une saga d'une grande mélancolie - dans laquelle surgissent régulièrement de véritables moments de joie - animée par une narration établie au cordeau. C'est un bijou duquel on ne souhaite pas sortir. Ce qui tombe bien, puisque à la fin des 700 pages du premier volume, on a qu'une envie, c'est de plonger dans "Lilas noirs", la suite, et fin (300 pages seulement) de cette histoire.
Recommandé par Charlotte
De la brièveté entêtante et mélancolique
De l'expression d'une angoisse
De l'enfance que l'on projette, quelque part entre réel et fiction, que l'on raccroche à un art, à une figure, à une angoisse fugitive née d'un regard que l'on croit porté sur nous, celui d'une femme qui, sans conscience du chaos, nous hante.
Un très beau texte de Bertrand Schefer qui tout en économie et en justesse nous ouvre à une rêverie douce et fuyante.
Et belle.
Recommandé par Charlotte
Notule par :
Caroline JBen
Aliona Gloukhova dessine une géographie des liens amoureux, de la rencontre à la rupture. Elle établit des cheminements entre passé, présent et futur, en envisageant des détours, des bifurcations qui ouvrent le champs des possibles et laissent place au hasard pour parvenir à un point d’arrivée et se trouver soi-même.
De cette rupture vécue comme une chute, un détachement de son support naturel, le corps de la narratrice devient alors objet interstellaire, un corps lumineux qui se déplace sur un sentier cahoteux porté par un élan vital et parvient à dessiner un futur empreint de lumière.
Un récit facétieux, poétique et juste qui augmente notre façon de vivre et de raconter les relations, constamment en mouvement, en « déplacement ravissant ». Un roman à tout point lumineux !