Ecrivain new-yorkais en mal d’inspiration et citadin convaincu, David McCae doit rejoindre l’Alaska afin de terminer les mémoires du gouverneur Kearny.
Le politicien visant la réélection, il envoie son prête-plume étoffer l’ouvrage d’un chapitre élogieux : le célèbre et très apprécié alpiniste Dick Carlson, ami de longue date, aurait de belles choses à raconter sur lui et leurs aventures. Direction Valdez pour David, direction le froid, les étendues blanches, un territoire sauvage. Plus adepte du lever de coude que de l’amabilité, l’alpiniste
n’en est que trop disert et David en apprend beaucoup trop. La violence des hommes et celle de la nature s’abat sur lui et l’oblige à combattre ses démons pour survivre.
C’est l’histoire d’un faux looser. Celle d’un type qui ne croit pas vraiment en lui-même et qui s’inquiète de tout dès qu’il quitte la vie urbaine. Les déboires initiaux vont rapidement tourner à la catastrophe et ce qui n’était qu’un voyage désagréable devient une véritable opération de survie dans des conditions hostiles.

L'écriture est belle, raffinée, savante, empreinte de poésie. L’auteur prend le temps de décrire les
paysages et les ambiances, ce qui contribue à renforcer les humeurs de son personnage.

Vocabulaire riche. Phrases ponctuées de métaphores bien choisies.

« Le ciel était laiteux, voilé par des cirrus qui étiraient leurs traînes blanches au gré des vents
d’altitude. Un soleil froid éclairait le port. »

J’ai aimé la beauté de l’écriture, le suspens qui monte en charge lentement, faisant passer le texte de l’étude de caractère à l’intrigue policière.

Bernhard Sieler, du club de lecture.

Cinquième ouvrage de la collection Icônes, des éditions Les Pérégrines, Beauvoir est une biographie originale, abordant la vie et l'œuvre de la mythique figure féministe au travers de celles et ceux qui l'ont inspiré.e.s.
Inspirée par l'amour de Nelson Algren en Amérique, on la croise aux cotés de Brigitte Bardot, dans une revue destinée aux GI et dans les cercles du Nouveau Journalisme.
A Paris, militante de l'anticolonialisme aux cotés de Gisèle Halimi, éditrice de l'œuvre de Violette Leduc ou encore militante féministe (enfin) en 1983 - auprès de François d'Eaubonne, précurseuse de l'éco-féminisme - signataire du Manifeste des 343 salopes.

Un ouvrage passionnant et très accessible qui satisfera autant les néophytes, que les lecteurs plus aguerris de l'œuvre du "Castor de guerre".

Pierre

Quelle collection mes aïeux ! Paru dans la collection Zones aux Editions La Découverte, Feminis-punk peut se lire comme la tentative de manifeste d’un féminisme qui aurait su se débarrasser de toutes ses entraves (et jubilerai du chaos engendré par ses propres contradictions). Christine Aventin – en dialogue avec ses copines - réactualise la figure originale de Fifi Brindacier comme icône punk et queer, subversive : fille – survivante à toute tentative de récupération. Elle lance une invitation à toutes les « filles » de la terre, un appel à la « fanfaronnade auto réalisatrice », à la mascarade généralisée « à une fabulation performative », dans un grand élan de sororité ! Et c’est fou, ça grince, ça accroche, ça tique, parfois, par résistance ou par incompréhension même, mais c’est salvateur, et quand bien même ça ne le serait pas, qui ça intéresse ? « Irrécupérable » !

Mélant pensée théorique et experiences personnelles et militantes, bell hooks fait dialoguer féminisme, antirascisme et lutte des classes dans un essai érudit et passionnant (première parution aux Etats unis en 2000).

Pierre

Ce livre est un peu comme une villa normande que l'on découvre hors saison. Il y a le détail des lieux, des intuitions, des paysages, l'intimité instinctive que créé l'enfance partagée même si adultes l'on se sépare.... Il y a un humour pinçant, presque sérieux, à la fois si subtile qu'il nous accroche à chaque sentiment évoqué, effleuré par l'une ou l'autre de ces deux sœurs qui ne se voient que si peu souvent et qui pourtant rêvent, ressentent, subliment, oublient, décrivent, chacune à leur façon une vie qui pourrait être à quelques encablures de ce dont elles rêvaient vraiment... De ces rêves construits dans l'enfance...

C'est la grâce des existences vécues à minima et pourtant presque totalement....

Charlotte